Progrès génétique : 
une évolution continue au service des prairies

Chaque année, de nouvelles variétés de graminées et de légumineuses fourragères intègrent le catalogue officiel français. Pour y figurer, elles doivent démontrer une amélioration par rapport aux standards existants. Ce processus stimule une dynamique continue de sélection et d’innovation, au bénéfice des éleveurs.

Des performances agronomiques en hausse

Le progrès génétique fourrager repose sur plusieurs critères clés :

  1. Rendement global de la variété,
  2. Répartition saisonnière de la production,
  3. Qualité nutritionnelle du fourrage,
  4. Résistance aux stress (sécheresse, maladies, ravageurs…),
  5. Facilité de gestion en exploitation,
  6. Adaptabilité aux usages (pâturage, fauche, ensilage…).

Certaines variétés peuvent afficher jusqu’à 15 % de différence de rendement à espèce égale. Mais au-delà de la quantité, c’est la stabilité et la disponibilité du fourrage tout au long de la saison qui sont stratégiques pour allonger les périodes de pâturage.

Qualité du fourrage : un enjeu central

Produire plus, oui, mais produire mieux est tout aussi important.
 Plusieurs critères influencent la valeur alimentaire du fourrage :

  • Souplesse d’exploitation : une période plus longue entre la reprise de végétation et l’épiaison permet de conserver un fourrage appétent sans perte de qualité.
  • Rapport feuilles/tiges : plus il y a de feuilles, meilleure est la valeur nutritionnelle. Cependant, un minimum de tiges reste utile pour la tenue du fourrage, notamment en conditions de fauche.
  • Remontaison : la capacité d’une variété à émettre de nouveaux épis après une coupe influe sur la régularité de la qualité.

Des améliorations spécifiques selon les espèces

Chaque espèce bénéficie de progrès génétiques ciblés :

  • Chez la fétuque élevée, les feuilles sont aujourd’hui plus souples et digestibles, avec un gain potentiel estimé à +1,6 L de lait/vache/jour.
  • Le dactyle présente désormais des variétés avec une fenêtre de récolte élargie de 20 jours, ce qui offre plus de flexibilité en exploitation.

Les sélectionneurs travaillent également sur la valeur énergétique, la teneur en protéines et l’appétence des plantes. Ces critères ont un impact direct sur les performances techniques et économiques de l’élevage, en limitant les besoins en complémentation.

En conclusion : pourquoi miser sur des variétés améliorées ?

Choisir une semence fourragère issue du progrès génétique, c’est investir dans :

  • Une production plus régulière,
  • Une herbe plus riche et plus facilement valorisée,
  • Un système plus robuste face aux aléas climatiques.

Dans un contexte de recherche d’autonomie fourragère et de réduction des intrants, ces variétés améliorées représentent un levier stratégique pour les exploitations agricoles.

Source : https://herbe-book.org/articles/graminees-et-legumineuses-fourrageres/ ↗